Le numérique conquit petit à petit chaque pan de la société, sous-traite notre mémoire, tue nos temps morts, nous sert de boussole, d’encyclopédies, de divertissement. Notre position face au numérique évolue, et de dire que nous en sommes esclaves seraient une erreur. Néanmoins, le cours des choses tend à positionner le numérique toujours plus proche du corps, cette tendance a un nom : les « wearables technologies ».
Certains diront que les Google Glass étaient les prémisses d’une évolution de l’homme vers le cyborg, de l’homme libre vers l’homme machine. Ces lunettes connectées nous permettront d’interagir sans cesse avec notre environnement, d’en augmenter la réalité, de la capturer, de la partager. Cet accessoire, qui vu de France reste encore au stade de gadget (seulement une dizaine de paires dans l’hexagone), cette technologie ouvre un immense champ des possibles. Et marque le début d’une gadgétisation de notre corps.
Cette gadgétisation est déjà entamée avec la tendance du « Quantified-Self », qui appelle la notion de contrôle numérique de l’état global du corps humain, sur des critères simples : la nutrition, le rythme cardiaque, le sport. Le numérique nous apporte des réponses rapides à nos questions, en particulier en matière de santé, souvent avec une pertinence variable, du fait des services qui font la part belle à la contribution des utilisateurs (Doctissimo), ou à l’immaturité des technologies utilisés. En France, Withings, produit déjà un bon nombre d’objets du quotidien.
Dans ce contexte, les wearables technologies apparaissent comme une évidence. Ces vêtements connectés, répondent à ce besoin d’immédiateté dans la réponse, de contrôle en temps réel, et ne nécessite aucun effort. La start-up française CitizenSciences l’a parfaitement compris, et s’est rapidement positionné comme un expert des tissus connectés.
Petits comme grands, beaucoup d’entreprises ont compris les opportunités que pouvait représenter ce type d’objet connecté. Ainsi, Samsung a lancé sa montre, Apple s’apprête à le faire. Nike vend depuis longtemps des montres permettant d’alimenter Nike+, des chaussures avec puces à l’intérieur, et maintenant un bracelet vous permet de comparer les dépenses énergétiques de chacune de vos journées.
It took less than a generation to connect 5 billion people. In only a few years, more than 50 billion things will be connected.
Le géant américain Broadcom a ainsi réalisé une étude pour livre sa vision (très résumée) des perspectives mainstream ouvertes par le « prêt-à-porter » connecté, par une infographie (simpliste, certes). Dans son infographie, Broadcom prévoit 15 millions de « wear techs » vendus d’ici 2014, dans des domaines tels que la Santé, la Nutrition, le Sport, et le Textile.
Alors, en attendant la peau bionique, j’ai plusieurs questions : à quand le jour où votre bonnet changera de couleur quand vous aurez de la fièvre ? La chemise dont la poche s’allume quand votre cœur bat la chamade ? La côte de maille et les chaussures à scratch qui-font-de-la-lumière-quand-on-marche reviendront t’ils à la mode ? Si vous aviez pensé à un soutien-gorge qui envoie un tweet quand il se dégrafe ou qui contrôle ce que vous mangez, ça existe déjà.
Auteur Jean André
Enfant de l'internet, je grandis avec lui en l'observant, le suivant de près, et de loin.
